
Un message privé sur la page Facebook de La Nouvelle République Loir-et-Cher (lien court : http://on.fb.me/LiyCYR) a levé le mystère : « Bonjour, l’œil dans le champ, c’est moi… » En effet, nous publiions mercredi 14 novembre (2012) la photo d’un lecteur, montrant cette réalisation façon « Land Art » (c’est une tendance de l’art contemporain, utilisant le cadre et les matériaux de la nature pour proposer une œuvre), pleine de mystère : qui l’a réalisée, quel en est l’objectif ?
Autant de questions qui viennent donc de trouver réponses. Liska Llorca, artiste plasticienne, se dit « assez heureuse qu’il y ait un peu de mystère » autour de son travail. Mais ne se fait pas prier pour expliquer sa démarche : « En fait, pour cet œil, j’avais repéré l’endroit… et puis un jour, j’y suis allée », mais ça lui a demandé plus de 6 heures de travail. Car « cet œil est une anamorphose, qui n’a qu’un seul bon angle de vision, si on se déplace tout se déforme ». Liska avoue en avoir « beaucoup bavé, j’ai dû faire des kilomètres en courant pour le placer le plus correctement possible : je devais m’éloigner, viser, puis y aller en courant sans perdre le point de traçage » Un travail titanesque qu’elle a veillé à faire dans un champ « qui n’était pas semé, en faisant attention à ne pas poser de problèmes… Je n’ai fait que déplacer des pierres finalement, d’ailleurs, je me suis rendue compte qu’il y a sur place énormément de fossiles osseux, de très gros os d’ailleurs. Je me demande bien à quel animal ils peuvent appartenir. »
L’artiste plasticienne est adepte du Land Art, mais aussi de l’action painting (qui consiste à peindre et illustrer en direct sur scène lors de concerts et autres manifestations artistiques) : « J’aime beaucoup le graff aux pinceaux, moi je refuse la bombe. » Sans cesse en ébullition, Liska s’intéresse au crop-circle (cercle de culture, motifs artistiques dans des champs) depuis 18 ans. Elle a d’ailleurs monté un festival à Selommes : « Le blé pousse, il sera coupé », qui réunit chaque année les arts contemporains avec les arts ruraux.
Pour l’édition 2013, qu’elle envisage après la mi-juin, elle est en pleine négociation avec les céréaliers. Et aurait bien besoin de partenaires financiers. « Nous avons un très petit budget, et j’aimerais faire venir plusieurs artistes. Ce festival se fait dans un village très rural, autour d’installations contemporaines, certes un peu déjantées, mais liées à cette ruralité. C’est participatif : cette année, on travaille autour du tissu, alors je demande aux gens de venir avec une réalisation en tissu. » Ce peut être un simple morceau comme une prière tibétaine, ou une réalisation aboutie… l’ensemble formera une œuvre gigantesque.
« Ce festival tourne autour du graphisme, du joli. Il y a quelque chose qui se passe autour du blé, de la terre, mais aussi du silence, du vent… de l’air. C’est unique en Europe. »Natacha Monhoven
http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir-et-Cher/Communautes-NR/n/Contenus/Articles/2012/11/16/Un-joli-clin-d-oeil-qui-desormais-a-un-nom
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