Artecisse, à l’origine de la conception d’une fresque sur le château d’eau d’Averdon, a choisi LiSKa LLoRCa pour embellir une autre tour, à Coulanges.
Après celui d’Averdon, en juin 2018, le mur circulaire du château d’eau du lieu-dit « La Richerie », à Coulanges (commune de Valloire-sur-Cisse), est à son tour le support d’une création originale. La plasticienne Liska Llorca a été choisie pour concrétiser ce nouveau projet, initié comme le précédent par l’association Artecisse, organisatrice du festival H2O, et mené en partenariat avec le syndicat mixte d’adduction d’eau potable (Smaep) du val de Cisse.
“ L’espoir d’une renaissance ”
Liska Llorca manifeste un grand intérêt pour la pétrification, « un phénomène incroyable », et pour les fossiles. L’idée des ammonites, ces « engins » qui peuplaient la région, qui était alors recouverte d’eau, voilà des dizaines de millions d’années, a inspiré l’artiste. « Il s’agit de témoignages d’un passé dont nous, humains, ne pouvons prendre réellement conscience », explique-t-elle.
Des coquilles à la forme spiralée qu’elle a dessinées, jaillira de l’eau, « espoir d’une renaissance ». Des papillons – ceux du territoire, « qui avaient disparu et réapparaissent petit à petit » – apparaîtront en outre sur la construction. L’ensemble représentera « une histoire accélérée de la Terre ».
Le travail de Liska Llorca sur site a débuté lundi 23 septembre ; il devrait durer une quinzaine de jours. Elle utilise une peinture spécifique, qui ne pollue pas et ne peut pénétrer dans la structure. Elle manie ses pinceaux dans une nacelle, au côté de François Buysse, qui l’a aidée à vaincre son vertige en lui faisant pratiquer l’escalade, et du conducteur de la machine.
Dimension pédagogique
Isabel da Rocha, présidente d’Artecisse, espère qu’à terme, six à sept châteaux d’eau auront bénéficié de la même démarche que celui de Valloire-sur-Cisse. Il est fait appel, souligne-t-elle, à des street-artists, dans l’optique de transporter l’art urbain vers des zones rurales. Elle insiste, par ailleurs, sur l’importance de la « pérennité » des œuvres telles que celles conçues par Liska Llorca et, avant elle, par Pantonio à Averdon.
La dimension pédagogique de ces actions, qui impliquent de longues discussions et réflexions avec les municipalités et les syndicats d’eau concernés, est mise en avant par Isabel da Rocha : ces tours, ces réservoirs surélevés auxquels nous prêtons souvent peu d’importance malgré leur gabarit imposant, malgré leur visibilité dans les paysages, permettent depuis le siècle dernier un approvisionnement en eau sécurisé des populations.
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