Un cheval surgit hors d’un piano, cours vers l’aventure musicale… Liska Llorca expose à l’air libre jusqu’à la fin décembre 2021, à Saumur, une sculpture pleine d’énergie.

À Saumur comme ailleurs, on a davantage l’habitude de la voir un pinceau à la main en train de révéler l’élégance d’un cheval. Liska Llorca a cette fois mis la même esthétique en trois dimensions pour Bât, une œuvre à quatre mains réalisée avec Vincent Bergerault, accordeur et réparateur de piano. Dans un bois du domaine de la Chênaie, la prestigieuse écurie de Saumur Dressage à Saint-Hilaire-Saint-Florent, la silhouette rouge de son cheval bondissant émerge de vieux éléments d’un des instruments qui pourrissaient lentement dans le jardin de ce dernier. L’animal de tulle, aussi fragile qu’il paraisse, semble jaillir de ce piano en l’éclatant en morceaux. Le tout est comme suspendu dans l’espace et le temps sans se soucier du décalage avec cet environnement bucolique.

La rencontre de ces deux artistes aux Musicales du Cadre Noir date déjà de près de dix ans. Mais ce n’est que l’an dernier que Liska Llorca a découvert le cimetière des pianos réformés par l’accordeur allonnais. Une évidence est venue au jour : « La cadence, le rythme réunissaient nos discours« ​, explique-t-elle. « L’énergie du cheval fait éclater le piano pour en révéler le mécanisme, ses vibrations« ​, complète Vincent Bergerault. La plasticienne, qui a de nombreuses toiles accrochées au domaine de la Chênaie y compris dans le manège, avait aussi laissé là une ébauche de cette sculpture.

Musique et équidé dans un mouvement figé

« En 2018, j’ai découvert ce tulle spécial qui peut garder la forme qu’on lui donne. Ça a été une révélation. J’ai commencé par de petites sculptures pour passer ensuite à la taille réelle. J’en ai fait une pour le théâtre équestre de Thierry Pellegrin aux Saintes-Maries-de-la-Mer et une autre en blanc qui avait été montrée à ArtCheval l’an dernier à la Chênaie. Il était un peu squelettique et je l’ai habillé de tulle rouge. De cette couleur sanguine a émergé la viscéralité, le rythme, la cadence et, tout naturellement, le piano a rejoint cette cadence« ​, explique Liska Llorca tout en avouant qu’elle n’a pas fini d’explorer ce parallélisme entre ces deux univers.

« Quand le cheval est disponible, on ne voit plus rien de son mouvement. Il devient une évidence comme en musique​ », poursuit, dans cette voie, Jörg Heinrich, copropriétaire de la Chênaie avec Alain François. En ce lieu, l’intention est de « créer beaucoup de manifestations culturelles en lien avec les chevaux​« . Pour l’heure, dans ce travail de Liska Llorca, musique et équidé ne font qu’un dans un mouvement figé mais que les intempéries tendent à défaire.

L’œuvre est visible librement tous les jours de 10 h à 12 h 30 et de 14 à 18 h jusqu’à fin décembre 2021 au Domaine de la Chênaie, chemin des Justicions, Saint-Hilaire-Saint-Florent, à Saumur.

Source : Saumur. Liska Llorca expose au détour d’un bois

Catégories : ReVue De PReSSe

LiSKa LLoRCa

Artiste plasticienne Bohémienne dans l'âme. Histoires, danses et musiques se mêlent aux couleurs posées. Attachée au Land'art, j'y apprécie l'action et l'effort qui s'y lient, et puis tous les discours qui apparaissent. Adepte de la performance par les peintures en direct, j'y aime les échanges picturaux, les actions participatives où le plus viscéral et le plus intime s'ouvrent aux regards.

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